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L’Etat, les réseaux et le reste

Par Ahmed CHENIKI

 

Dans un pays comme le nôtre où tout le monde sait que ce sont les « réseaux », arbitrairement constitués, qui pèsent souvent sur les grandes décisions politiques, il est quelque peu étonnant de lire, il y a quelques années, dans une interview accordée par l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui revient sur cette question sans donner d’autres précisions et qui se place comme étant en dehors de ces « réseaux » alors qu’il fut longtemps dans les secrets du pouvoir, c’est-à- dire acteur avant d’être mis à la porte par un autre groupe qui récupère ainsi les lieux du pouvoir tout en entretenant paradoxalement des liens avec celui qui fut chargé par Chadli de la responsabilité du gouvernement. Ainsi, déclassés ou reclassés, les « anciens » conservent souvent des relations étroites avec le pouvoir en place, via l’armée qui est l’élément central et médiateur de ces rencontres. Ces déclarations d’anciens responsables posent souvent le problème de la nature du pouvoir et de la définition des relations qu’il entretient avec la société. Ainsi, se trouve également interpellée la question de l’Etat que Hamrouche dans cet entretien réduit à « un édifice institutionnel où les pouvoirs sont séparés ». Ce qui n’est pas aussi simple d’autant plus que l’Etat, marqué par une multiplicité de définitions, est une structure glissante dans la mesure où elle met en jeu des réalités concrètes et un artifice. Car, pour reprendre Hegel, il serait, entre autres, « la substance éthique d’elle-même » qui ne pourrait se réduire à ce regard simpliste qui en fait une simple structuration de la société avec des espaces de direction et de coercition. L’Etat est un concept, une idée qui reflète la déroute du langage.

       Mais l’Etat, malgré sa complexité, reste l’espace privilégié de l’action et de l’autorité politique, donc du pouvoir qui n’est nullement en dehors de la composante étatique comme semblent le comprendre un certain nombre de politologues qui considèrent l’Etat comme un univers statique. Cette construction de l’esprit ambitionnant d’être au dessus de la mêlée n’est nullement étrangère à ces luttes affectant les structures du pouvoir car celui-ci est naturellement partie prenante de la puissance étatique qui a pour fonction essentielle la définition des règles du jeu pour la prise de pouvoir, la régulation de la vie politique et la mise en œuvre de règles juridiques.

       Chez nous, la question de l’Etat s’est toujours résumée à quelques slogans ou à certaines tentatives de définition très ambiguës comme celles données par les différentes chartes qui ne réussissent souvent pas à cerner les contours trop visqueux. L’Etat est souvent confondu avec le pouvoir exécutif, mais est-il possible de délimiter sérieusement les différents lieux caractérisant cette représentation ? Il ne peut que servir d’alibi et lieu de détermination des enjeux politiques. C’est celui qui gagne la majorité dans les élections nationales qui va être le maître d’œuvre de toutes les constructions juridiques, c’est-à-dire, c’est lui qui va faire le droit et la loi. L’Etat est le lieu, par excellence, de la contrainte. C’est un espace policier. Ce qu’avance Aït Ahmed en faisant appel à son slogan favori (non à un Etat policier) ne semble pas opératoire d’autant plus que l’Etat est avant tout un espace qui se définit essentiellement par sa capacité de contrainte.

Cette question de l’Etat n’est donc pas du tout simple, elle reste encore équivoque. Mais nous essaierons malgré tous ces problèmes de chercher à faire un état des lieux, quelque peu aventureux, de l’univers étatique « moderne » dans notre société. Dans des pays comme le nôtre, c’est la rencontre tragique avec la colonisation qui nous a fait découvrir l’Etat au sens moderne du terme. En Egypte, le vice-roi, Mohamed Ali Pacha voulait construire un Etat de type français, jacobin. C’est ainsi que commencèrent à s’édifier en Egypte les structures d’un Etat-nation correspondant aux Etats-Nations européens. En Algérie, les choses s’étaient faites surtout d’elles-mêmes dans la mesure où le colonisateur considérait l’Algérie comme française et n’était donc que le prolongement logique de la métropole. Cet état de fait a fait que l’Algérien a fragmentairement intériorisé les nouvelles formes de représentation symbolique, mais sans souvent se délester de ses représentations « traditionnelles ». Ce qui provoque un sérieux problème et un véritable choc au niveau du fonctionnement des structures étatiques après l’indépendance, parce que quoiqu’en disait Boumediene qui parlait sans relâche de l’édification d’un Etat qui survivrait aux hommes et aux événements, l’Etat « syncrétique » (lieu où cohabitent deux attitudes dissemblables et peu compatibles, l’une ancrée dans la culture « autochtone », l’autre marquée par le regard occidental) caractérisait le fonctionnement de cette société, lieu et enjeu de comportements et de pratiques ambivalents. L’indépendance acquise, les nouveaux dirigeants n’ont fait finalement que remplacer ceux qui détenaient les postes administratifs et de pouvoir sans chercher à redéfinir les contours de cette réalité qui allait créer d’innombrables et tragiques malentendus. La gandoura se met à se prendre pour le costume-cravate. C’est pour cette raison que l’Etat « moderne » n’est en fin de compte qu’une création récente qui a permis, malgré ses nombreuses insuffisances, à résister à de grandes tempêtes, notamment durant cette fameuse décennie des années quatre-vingt dix où les hommes au pouvoir prévoyaient parfois le pire. D’où les résistances sociales, surtout dans l’Algérie profonde qui n’arrive pas encore à adopter ces nouvelles représentations.     

Ce qui serait à voir, c’est la relation qu’entretiennent les hommes du pouvoir avec les institutions étatiques. Le chef d’une structure se comporte comme un cheikh de zaouia et un personnage politique de type « moderne ». Cette réalité ambivalente est d’ailleurs perçue par l’homme du peuple (réalité présente dans tous les pays arabes) qui cherche un zaïm, un homme providentiel, un père en quelque sorte, autoritaire possédant l’extraordinaire don d’ubiquité comme normale. Le règne de Boumediene et de Boudiaf montrent cette propension à vouloir un « homme fort » qui dirige tout et qui voit tout comme le cheikh ou le chef de la tribu. Ainsi, le responsable se trouve donc à la fois espace d’allégeance « traditionnelle » et lieu de pratiques « modernes ». Le cheikh et le chef se mettent en concurrence. Le cheikh arrive à se substituer au responsable public, formel. Jusqu’à présent, le regard porté sur l’Etat est teinté de vestiges des structures « traditionnelles ». La société semble en retard ou en porte à faux avec un Etat qui fonctionne autrement, c’est-à-dire ne correspondant pas aux constructions de l’imaginaire dominant. Il nous arrive d’entendre des commentaires sur les problèmes de civisme qui marquent nos cités ou de l’absence d’autorité de l’Etat en oubliant que trop souvent, nos maires et nos députés fonctionnent comme des cheikhs de zaouia qui méconnaissent souvent les lieux du fonctionnement de la structure étatique. Il semble parfois étranger dans sa propre mairie, comme ce banquier qui déplace dans cette place « moderne » son comportement rural et ses structures.

Le fonctionnement de quelque  pouvoir que ce soit, chez nous, a toujours été caractérisé par ce dédoublement et cette ambivalence ne facilitant nullement le fonctionnement des relations sociales. Le chef ou le cheikh est l’homme autour duquel s’articule toute la réalité du pouvoir. En attendant souvent les élections présidentielles, tout est bloqué, tout est en attente jusqu’à l’arrivée de cet « homme providentiel » qui a pour fonction de régler tous les problèmes de la société. Une fois sur place, les allégeances déclarées et proclamées n’arrêtent pas de se multiplier. Le président, lui-même, découvrant des groupes de pression dans et en dehors de la sphère apparente du pouvoir, crée lui-même son propre « réseau » pour reprendre le mot de Mouloud Hamrouche qui, lui aussi, ne pouvait qu’appartenir à un « réseau » qui faisait et défaisait beaucoup de choses en accord avec d’autres clans entourant le président Chadli, le lieu central du pouvoir condamné à composer avec les autres espaces périphériques. Mais cette pratique n’est pas exclusivement algérienne. Paradoxalement, elle est présente même dans des pays démocratiques, mais, certes, fonctionnant différemment. Ainsi, le président se fait entourer d’hommes très proches tout  assurant un certain équilibre. Boumediene cherchait, par tous les moyens, à ne pas toucher à cet équilibre qui lui permettait de se maintenir au pouvoir tout en se présentant comme l’arbitre providentiel de tous les conflits. Mais parfois, malgré toutes les précautions, des surprises restaient possibles comme le fameux coup d’Etat raté de Zbiri et les événements de 1974 et 1975 où le « trône »  était sérieusement menacé. Comme Franco qui le fascinait, Boumediene appréciait énormément Machiavel qui insiste sur la durée au pouvoir.

       L’entourage du président ne devait jamais s’encombrer de trop d’inimitiés dans ces espaces comme ce fut le cas de Chadli qui avait vite oublié la règle du jeu. Ce qui arriva en 1992 quand il fut obligé de prendre ses valises et de partir. Les groupes de pression restent anonymes. Le pouvoir dans les régimes présidentiels autocratiques s’exerce dans l’anonymat marqué par l’empreinte de l’entourage du président que ne connaissent que les hommes du gouvernement et les proches du sérail. Ces hommes détiennent les véritables leviers de la décision à tel point qu’on se pose parfois des questions sur la place et les fonctions du gouvernement. Ils détiennent le pouvoir du seul lien avec le Président. Le gouvernement et l’Assemblée ou le Sénat fonctionnent tout simplement comme des faire-valoir ne disposant d’aucun pouvoir réel. Le président est le centre du pouvoir. Mais cela ne veut pas dire que les lieux périphériques n’ont pas leur mot à dire.

Encore une fois, ce fonctionnement est aussi présent dans tous les pouvoirs autocratiques ou ce qu’on avait appelé à propos de Mitterand de « monarchie présidentielle » où tout s’articule autour du président. Le sénat et l’assemblée nationale, dépourvus d’ailleurs de tout moyen de contrôle et d’examen sérieux, ne sont que des chambres d’enregistrement qui, jusqu’à présent, n’ont pas produit un savoir parallèle. Déjà, Boumediene, Chadli et leurs successeurs n’accordaient aucune importance à ce parlement dont on n’arrive même pas à cerner sérieusement les prérogatives et les fonctions. D’ailleurs, les députés, eux mêmes, n’arrivent pas à définir leurs objectifs et leur fonction. Qui représentent-ils ? Leur région ou le pays ? Quels intérêts devraient-ils défendre ? Ce n’est paradoxalement pas les députés qui font la loi. L’Etat, chez nous, repose sur une certaine définition du pouvoir qui veut que le chef, à l’instar des pratiques traditionnelles, soit le centre de tout. Comme Messali ou les différents présidents de partis, fonctionnant comme des cheikhs, peuplant le pays. Ainsi, les lieux apparents (gouvernement, et surtout les assemblées) ne disposent pas de pouvoir concret. L’illusion traverse la contrée du parlementaire désarmé qui lève la main ou chahute pour accepter ou refuser la loi concoctée dans d’autres couloirs.       La réalité algérienne, d’ailleurs sérieusement déstructurée, surtout après l’arrivée au pouvoir de Chadli qui a fait presque disparaître les couches moyennes qui  permettaient en quelque sorte l’empêchement de grandes révoltes et la sauvegarde des attributions et des structures de l’Etat. Cette couche-tampon, modèle accessible des couches défavorisées, aujourd’hui paupérisée, va ouvrir la voie à de grandes révoltes de  ces mêmes couches populaires sans modèle, ce qui va engendrer de violentes manifestations de mécontentement comme celle d’Octobre 88, fomentée ou provoquée, et un grand désespoir. Ce qui, d’ailleurs est perceptible dans cette vague de suicides qui marque le terrain ces derniers temps et dans cette extraordinaire frénésie de partir à l’étranger.

       La désintégration de l’Etat peut-être le prélude de grandes et de dangereuses secousses…

On n’arrête pas ces derniers temps de parler  de « nécessaires réformes » des structures de l’Etat. Comme si ce type de structuration pouvait régler les milliers de problèmes caractérisant une société anémiée qui a tout simplement hérité d’un Etat prêt à porter de l’époque coloniale. Même le regard porté sur le fonctionnement des appareils étatiques correspond au même schéma colonial. Il y a eu donc essentiellement une valse de substitutions sans une interrogation sérieuse des espaces politiques et idéologiques de cette structure étatique marquée par ses constructions symboliques et ses mythes. Dans ces conditions, le mythe se substitue à l’Etat et neutralise ses attributs essentiels. Nous allons avoir affaire à deux comportements idéologiques et à deux structures parallèles qui se regardent et s’entrechoquent.

       Ainsi, jamais jusqu’à présent, ni l’APN ni le gouvernement ou le parti unique FLN d’avant 88 ou les autres partis n’ont fonctionné comme des espaces de pouvoir ou de décision. Le premier gouvernement fut tout simplement sabordé avant ses premières décisions par un EMG (Etat Major Général) de Boumediene considérant cette structure comme une simple excroissance, un lieu voué à l’inefficacité. La culture des premiers hommes politiques, travaillés par la proximité du militaire, neutralisait tout discours autonome et le suspectait comme pouvant trahir ou ne pas correspondre aux critères d’une « révolution » mythique, habillée d’un treillis. Tout passait par le chef, le militaire, qui se drapait, également, presque avec dédain, du costume civil. Seule la violence était considérée comme porteuse. Il a fallu la force de l’EMG pour s’imposer à Alger comme force dominante, double, militaire et civile, se légitimant par la « convocation » de civils qui ne restèrent pas longtemps. La lecture des différents textes officiels (Plate-forme de Tripoli, Charte d’Alger, Charte Nationale, deux moutures) révèle que les rédacteurs n’ont sérieusement pas posé la question de la définition de l’Etat considérée comme subsidiaire et marquée par de nombreuses ambiguïtés. Mais à quoi servent de beaux textes quand l’élan putschiste semble l’emporter.

       L’Algérie a toujours fonctionné avec deux structures : l’une formelle, celle de l’Etat du discours politique et l’autre, informelle, celle de la société concrète, c’est-à-dire une construction de résidus de tribus, de clans et d’intérêts. Le texte va, avec le temps, venir à-priori, légitimer la décision prise. Ce type de pratiques est toujours de rigueur dans les allées du pouvoir et même de l’opposition. Ainsi, ce n’est qu’après-coup qu’on trouve à telle ou telle décision un habillage juridique. C’est tout à fait normal que des professeurs étrangers n’arrivent pas à comprendre  le « système politique algérien » parce que souvent, ils sont armés de grilles et de schémas préétablis qui désarticulent l’analyse et ne permettent pas une lecture sérieuse du fait politique ou sociologique. Ce regard porté par l’étranger –ou même la grande majorité des sociologues algériens- sur la société algérienne ou les appareils de pouvoir ne prend pas en considération la dimension syncrétique « paradoxale » (unité disséminée), très importante dans l’analyse des systèmes sociologiques des pays anciennement colonisés.

       La question de l’Etat convoque les lieux ontologiques et les différentes configurations sociologiques et ne se limite pas uniquement à la mise en forme de structures administratives servant tel ou tel discours, ou de telle ou telle liste de « compétences administratives supposées ». L’enjeu est plus complexe dans un univers où il est clair que les relations parentales, familiales et d’intérêts déterminent inéluctablement toute réforme d’un « Etat » condamné à une privatisation à outrance. C’est ce que soulignait dernièrement l’ancien secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros Ghali qui expliquait que les choses changeraient si les gens au pouvoir s’abstenaient de placer leurs frères, leurs cousins et leurs proches à tous les hauts postes de responsabilité. C’est cette république des cousins et des nouveaux alliés qui désarticule l’Etat. Un furtif regard sur les personnels des administrations centrales et des représentations algériennes à l’étranger donnerait une sérieuse idée sur ce fonctionnement absurde, mais considéré comme tout à fait normal par les différents espaces dirigeants. Le cousin est le lieu central de la république. Ce serait utile de s’amuser de voir le nombre de personnes appartenant à la même famille ou à des univers familiaux proches investissant les cercles gouvernants. Cette pratique n’est pas nouvelle, elle traverse toute la société. Elle est souvent encouragée paradoxalement par les différentes instances sociales. Ainsi se fait la reproduction du  « pouvoir » et la mise à l’encart de l’Etat en tant que structure formelle. La légalité est fabriquée pour supplanter la légitimité absente des travées de la décision.

       Le discours légaliste vient replâtrer les différentes failles marquant les pratiques de pouvoir. Boumediene trouve, après-coup, un « conseil de la révolution » sur mesure lui permettant de tenter de légitimer son coup d’Etat, comme d’ailleurs, la grande partie des textes législatifs des différentes assemblées jusqu’à ce jour. A écouter les débats des députés à la télévision, on se rend vite compte du hiatus entre la fonction législative et la pratique concrète mettant en scène des « élus » en porte à faux avec la culture de l’ordinaire. Comme si pour être député, il fallait parler de questions abstraites et générales et ne pas s’abaisser aux problèmes quotidiens. Cette pratique est aussi perceptible dans les journaux et la télévision.

       Il n’est nullement besoin d’évoquer les césures et les ruptures successives qui ont jalonné l’Algérie depuis l’indépendance. Chaque fois qu’un responsable fait son apparition, il parle de « réformer » l’Etat, un Etat menacé désormais par l’érosion. Les dirigeants successifs de la présidence au chef de daïra n’arrêtent pas de s’attaquer à leurs prédécesseurs les rendant responsables de tous les maux. On efface tout et on recommence. Pas d’accumulation. Un discours négateur marque les relations entre dirigeants, se sachant manquant d’une certaine légitimité. Les uns et les autres se neutralisent aux dépens des structures étatiques mises entre parenthèses. Quand il y a des arbitrages, on recourt souvent aux détenteurs du pouvoir parallèle, c’est-à-dire l’espace informel. Lors des conflits en Kabylie ou à Khenchela, les plus hauts dirigeants se sont adressés à des structures parallèles pour régler les problèmes ou tenter de le faire. Aujourd’hui, mettre en œuvre d’autres espaces administratifs et structurels ne prémunira nullement l’Etat formel de la domination de l’univers parallèle qui aura le dernier mot dans le fonctionnement actuel de la société. Certes, nous avons de nouveaux textes, mais jusqu’à présent, les « décideurs », comme semblent le soutenir de nombreux journalistes et observateurs, se soucient trop peu des lois écrites. La tradition orale investit la société.

       La question du pouvoir d’Etat est extrêmement complexe et ne se limite pas uniquement à la haute hiérarchie politique et militaire qui dominerait la société. Qui détient réellement les commandes, les leviers de la décision politique ? La réponse n’est pas du tout simple et risquerait de mettre en pièces les stéréotypes ambiants. Dans son livre-mémoires, « Les sentiers de la libération », Abderrezak Bouhara qui a occupé des postes militaires et civils va dans ce sens et prédit des surprises. On ne sait pas si un régime monarcho-présidentiel qui a d’ailleurs toujours prévalu en Algérie depuis 1965 règlerait la question de la légitimité et de la non dilution des responsabilités. Tout le monde sait que le modèle Franco reste prégnant dans les milieux dirigeants et notamment au sein de l’ex-EMG. Houari Boumediene admirait le dictateur espagnol.              

 
 



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