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2eme « Festival international du théâtre »

            Fruits amers

     

Par Boukhelifa Habib

      Une pléiade d’artistes et de  spécialistes du théâtre ont assiste à la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition du festival international du théâtre. Invites à l’occasion à la bâtisse du théâtre national algérien au square port Saïd. Comme d’habitude,  les discours officiels accueillent chaleureusement l’assistance, cette fois ci sans  exhibitionnisme et  démagogie, deux animateurs mal dans leur peau, mal habillés essayent de distraire le public en attendant venir les choses, sauf qu’il y avait deux présidents d’honneur en l’occurrence M’hamed benguetaf et Sonia mekiou, respectivement directeurs du TNA et du théâtre régional de Skikda. C’est nouveau. La ministre de la culture était présente. Elle  n’avait pas soufflé un mot, cette dame qui croyait tant à la culture.

Le plus étrange, c’est le silence du commissaire du festival qui devait impérativement se manifester. C’est la tradition. De toute manière,  quelles que soient les interprétations des uns et des autres, Brahim Noual devait accueillir visiblement les invités comme cela se passe dans tous les évènements de ce genre.  Les hommages étaient quelque peu drôles relevant un peu de l’équilibre  « vitrinesque »,  à tel point que nous nous sommes posé la question de connaitre la place qu’occuperaient des géants de la scène qui ont préféré s’abstenir, Ariane Mnouchkine et Fernando Arrabal, s’ils avaient répondu favorablement à l’invitation, à côté de ces amateurs. C’est merveilleux d’encourager les amateurs mais pas au détriment du professionnalisme. De toutes les  manières, ce n’est ni le lieu ni l’occasion. Finalement dire que  c’est une marque internationale, ce serait de la déraison ! El hadj Omar a encore une fois a été malmené, impoliment. Cette manière furtive  à  rendre hommage  à celui qui a introduit Brecht sur la scène algérienne est incommode, donnant un coup de massue aux valeurs artistiques et au respect de la mémoire. Enfin le reste, c’est la routine, un petit spectacle, disons une lecture de poésie accompagnée par des musiciens jouant dos au public, préparée hâtivement pour l’occasion. Nous avions eu l’honneur à une conférence sur le Théâtre du NO japonais. C’était intéressant, mais le colloque n’avait pas encore commencé. Nous avons remarqué l’absence de beaucoup d’artistes et de critiques comme par exemple Tadjer Abdelkader, Taha el Amiri, Nouria et bien d’autres hommes et femmes de la culture habitant à quelques pas de la bâtisse. Un festival, ça se prépare avec des professionnels pendant toute l’année. Il est nécessaire de réfléchir sur l’impact de l’événement sur le développement de la culture algérienne et sa rentabilité symbolique pouvant nous donner la possibilité de mesurer l’effet et le niveau de la création artistique et théâtrale. C’est de l’animation pédagogique artistique et culturelle. «  Ces festiboufs » ne pourront jamais rehausser la marque du théâtre  et de la culture Algérienne. Faire des affaires, c’est acceptable mais pas au détriment de l’âme d’un peuple, sa culture. Dire les choses honnêtement et objectivement, c’est aussi une manière de construire ce que beaucoup s’attachent à détruire. Nous n’avons qu’à voir les dizaines de spectacles qui n’adhérent à aucune esthétique, ni mouvement de pensée,  où n’importe quel bricoleur s’improvise dramaturge, metteur en scène ou scénographe. Il suffit qu’il soit en excellents termes  avec quelque décideur en acceptant de leur céder ou partager sa part de la rente. C’est triste que la première dame de la culture ne prête pas attention à ce genre de manigances devenues monnaie courante et encore plus triste, lorsque nous savons qu’elle se bat pour que cette culture devienne un champ stratégique de développement. Dans toute cette histoire, la presse est manipulée avec des moyens divers, puisqu’elle n’est pas spécialisée en matière d’art dramatique sauf les quelques rares interventions de la part de ceux qui ont une idée exacte et honnête de la presse. Le clonage de la médiocrité continuent tant que le département de la culture n’écoute que sa propre voix et ne voit que sa propre image.


 



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