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Les données générales du théâtre amateur en Algérie

Par Driss Gargoua, Maître de conférences à l’université de Sidi Bel Abbès

 

Tous les hommes du théâtre, à travers le monde, sont unanimes : l’amateurisme est le premier pas vers le professionnalisme. La principe de l’amateurisme repose sur deux points : la passion et la volonté ; ces deux qualités encouragent le comédien à dépasser tous les obstacles. En effet, l’histoire du théâtre algérien montre que les plus grandes figures ont commencé par être amateurs, et certains ont du choisir entre leur passion et leur travail. Sellali et bien d’autres comédiens  ont dû abandonner leur passion pour vivre. «  Les amateurs dans le monde entier ont été toujours les innovateurs et les créateurs et même si les professionnels travaillent d’une manière continuelle et régulière, les amateurs sont toujours les premier à créer la matière ».   « Le théâtre amateur est né dans les écoles arabes, il a été bercé par le mouvement des Scouts et a finalement été adopté par les troupes d’amateurs ».  C’est ce que m’avait déclaré l’artiste Slimane Kandsi en ce qui concerne le théâtre amateur de Sidi Bel Abbés et cela peut être dit sur tous les amateurs en Algérie.

Les grandes villes algériennes ont assisté à la naissance de beaucoup de troupe d’amateurs. Ainsi, Sidi Bel Abbés a connu une grande floraison de troupes  telles que La Troupe du Théâtre Populaire, le Théâtre de La Mer, Les 4 Saisons, EL Bayane de Sidi Belabbès, Troupe des Jeunes, Troupe du théâtre National de l’Ouest Algérien , Troupe el Amel, Ibn Sina, le Théâtre Libre, Cléopâtre d’Oran, Saidia, Association El Icharâa , El Mawja, LA Scène Bleu de Mostaganem, EL Gouala de Ghilizane, La khaldounia de Chelef , troupe des Arts Populaires, La Renaissance Mnailite ,  Troupe de Mohamed EL Yazid, La Caravane d’Alger, Troupe de Promotion de Théâtre et la célébration théâtrale Universitaire de Tlemcen. Masrah EL Taj de Bordj Bou-Arréridj, ahfoud Touahri de Miliana, Mouvement de Théâtre de Tipaza , la troupe de Abdelkader Adjaj avec sa célèbre pièce  Laâna Oula et Tania  ainsi que la pièce « Elahabe » de Sidi Belabbès  et la Maison de feu de Meliana. Toutes ces troupes se sont mobilisées contre le texte et l’écriture littéraire privilégiant ainsi l’image. Le pouvoir de l’auteur a reculé, cédant la place au metteur en scène, le scénographe ainsi que le chorégraphe. Ces troupes ne répondaient pas au pourquoi mais elle s’intéressait au comment de la chose. Elles se sont éloignées ainsi du patrimoine populaire et de tout projet « révolutionnaire » d’ordre  social, politique ou culturel. Leur unique souci était de trouver des formes attractives, souvent superficielles, susceptibles de séduire les jurys des festivals nationaux et internationaux. On  appellera ce nouveau phénomène « le théâtre des Cartes postales ». Le mouvement théâtral amateur  s’est consolidé avec Le Festival du théâtre Amateur de Mostaganem  qui  célèbre en 200- sa trente neuvième édition., le festival National du Théâtre de la Jeunesse de l’association El Amel d’Oran et le Festival Maghrébin de Annaba , celui de l’Eulma et de Skikda, le Festival d’El Oued, le Festival du théâtre Expérimental de Meliana, les journées de Relizane des Arts du Théâtre. La plupart des ces manifestations souffrent d’irrégularité dans la périodicité à cause du financement. On peut dire que seul le Festival du théâtre d’Excellence  de Sidi Bel abbés a  toujours milité pour la qualité des spectacles.

Quel est l’apport du théâtre amateur au théâtre algérien ? Afin de répondre à cette question, il faudrait connaitre les conditions caractérisant le théâtre amateur :

-L’absence de subventions et même si elles existent, touchent quelques troupes d’une manière irrégulière et limitée.

-L’absence de la formation académique.

-L’instabilité.

-La plupart des membres des troupes exercent un autre métier pour subvenir à leurs besoins, et ne consacrent pas assez de temps au théâtre.

-L’Absence d’une stratégie de développement.

Mais, l’apport des troupes du théâtre amateur peut se résumer en ces ponts : 

-Une grande quantité de spectacles (création ou adaptation)

-La mise en œuvre  d’un public spécifique

-Le théâtre n’est plus une affaire des grandes villes car même les petits villages ont désormais leurs troupes

L’école et l’université ont-elles aussi accueilli le théâtre ? Quelques noms de jeunes que ont joué un rôle important dans l’installation de ce théâtre: Mihoubi Ahmed, Missoum Mejhari, Abbar Azzedine, nouredine, Abed Boukhoubza, Salim Ben Zdira, Chouihi Mourad, Halim Zadam, Guechi, Boumaâd, Azzerine, Nefnef, Belhadj, Ben Aissa, Bellem, Hamel et Abdeljalil.

Le théâtre amateur a pu survivre grâce à ces noms. Ces jeunes continuent à produire des spectacles, mais aujourd’hui le théâtre amateur vit la même crise que le connait le théâtre professionnel.  A Sidi Bel Abbès, le théâtre amateur a connu à des moments de son Histoire de très belles éclaircies. Le théâtre amateur est né dans le Mouvement du Scout et la Jeunesse du FLN. Il a bien servi la politique générale à l’époque du parti unique comme la révolution agraire. Il s’est développé dans les années 70-80

Le théâtre amateur de Sidi Bel Abbés a suivi trois orientations :

1-Une orientation populaire : le théâtre de la rue, les sketches et les cafés théâtres,  ce mouvement  était dirigé par Sayem El Hadj et Abbès.

2-Une orientation novatrice :Dirigée par Kadda Bensmicha, Mohamed Couat, et Abar Azzedine qui se sont inspirés du théâtre universel et  des mouvements du théâtre.

3-Une orientation vers l’expérimental : le dramaturge Boudejmaâ Mokhtar s’est inspré du théâtre expérimental et de ses multiples  expériences avec  Ziani Chérif Ayad, Abdelkader Alloula. Par ailleurs, le théâtre amateur de Sidi Bel Abbés est composé de jeunes dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la trentaine.

L’écriture dramatique était collective, donc elle n’était pas complète et a manqué de cohérence. Le comédien était souvent obligé de travailler avec le metteur en scène pour combler les failles techniques en recourant aux slogans ou aux proverbes.

Le théâtre s’est inspiré de la vie politique et de l’actualité. D’ailleurs, un de ses animateurs, Mohamed Mhaoudit avait déclaré à ce propos : « c’est un théâtre qui fonctionne à la demande et qui n’essaye pas de créer ».

L’élément essentiel des ces troupes était constitué par l’auteur qui  occupait une place essentielle dans l’unification et l’organisation de la troupe. La plupart de ces auteurs sont issus des troupes Folkloriques:

1-Les quartiers populaires

2-La création des troupes de danses folkloriques permettait aux membres de participer dans des manifestions à l’étranger.

3-La création des troupes Folkloriques avaient des objectifs politiques comme les célébration des fêtes nationales.

4-Le théâtre amateur a souvent négligé les causes individuelles, il s’est basé sur les problèmes du groupe social et la vie politique.

5-L’immaturité des relations entre ces troupes.

6-L’absence de la  formation.

L’auteur dramatique se réservait toujours le rôle principal, il s’inspirait du patrimoine ainsi que des « classiques » du théâtre  universel. La langue choisie était souvent le langage populaire. On présentait souvent ces « vérités »« le public veut cela »et non pas « c’est ce que nous voulons qu’il soit ».

L’absence de subventions et le manque d’argent a poussé les jeunes amateurs à choisir des pièces simples et souvent simplistes. Ainsi, la critique n’a pas joué son  rôle. Les média devraient jouer un rôle important dans la mise en œuvre d’un esprit critique.

 

 


 
 



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